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L’Humanisphère
 
 Utopie Anarchique
 
 Deuxième partie
 
 (Suite.)

 

Je n'ai pas encore parlé du costume des humanisphériens. Leur costume n'a rien d'uniforme, chacun s'habille à sa guise. Il n'y a pas de mode spéciale. L'élégance et la simplicité en est le signe général. C'est surtout dans la coupe et la qualité des étoffes qu'en est la distinction. La blouse, dite roulière, à manches pagodes, de toile pour le travail, de drap eu de soie pour les loisirs ; une culotte bretonne ou un pantalon large ou collant, mais toujours étroit du bas, avec des bottes à revers par-dessus le pantalon ou de légers cothurnes en cuir verni ; un chapeau de feutre rond avec un simple ruban ou garni d'une plume, ou bien un turban ; le cou nu comme au Moyen Age ; et les parements de la chemise débordant au cou et aux poignets par-dessous la blouse, tel est le costume le plus en usage. Maintenant, la couleur, la nature de l'étoffe, la coupe, les accessoires diffèrent essentiellement. L'un laisse flotter sa blouse, l'autre porte une écharpe en ceinture, ou bien une pochette en maroquin ou en tissu, suspendue à une chaîne d'acier ou à une bande de cuir et tombant sur la cuisse. L'hiver, l'un s'enveloppe d'un manteau, l'autre d'un burnous. Les hommes comme les femmes portent indifféremment le même costume. Seulement, les femmes substituent le plus généralement une jupe au pantalon, ornent leur blouse ou tunique de dentelles, leurs poignets et leur cou de bijoux artistement travaillés, s'ingénient les coiffures les plus capables de faire valoir les traits de leur visage ; mais aucune d'elles ne trouverait gracieux de se percer le nez ou les oreilles pour y passer des anneaux d'or ou d'argent et y attacher des pierreries. Un grand nombre portent des robes à taille dont la multiplicité des formes est à l'infini. Elles ne cherchent pas à s'uniformiser les unes avec les autres, mais à se différencier les unes des autres. Et il en est de même des hommes. Les hommes portent généralement toute la barbe, et les cheveux longs et séparés sur le sommet de la tête. Ils ne trouvent pas plus naturel ni moins ridicule de se raser le menton que le crâne ; et dans leur vieillesse, alors que la neige des années a blanchi leur front et engourdi leur vue, ils ne s'épilent pas plus les poils blancs qu'ils ne s'arrachent les yeux. Il se porte aussi beaucoup de costumes divers, des costumes genre Louis XIII, entre autres, mais pas un des costumes masculins ou crinolins de notre époque. Les ballons dans lesquels naviguent sur terre les femmes de nos jours sont réservés pour les steamers aériens, et les tuyaux en tôle ou en soie noire ne servent de couvre-chef qu'au cervelet des cheminées. Je ne sache pas qu'il soit un seul homme parmi les humanisphériens qui voulût se ridiculiser dans la redingote ou l'habit bourgeois, cette livrée des civilisés. Là on veut être libre de ses mouvements et que le costume témoigne de la grâce et de la liberté de celui qui le porte. On préfère la majesté d'un pli ample et flottant à la raideur bouffie de la crinoline et à la grimace épileptique d'un frac à tête de crétin et à queue de morue. L'habit, dit un proverbe, ne fait pas le moine. C'est vrai dans le sens du proverbe. Mais la société fait son habit, et une société qui s'habille comme la nôtre, dénonce, comme la chrysalide pour sa coque, sa laideur de chenille à la clarté des yeux. Dans l'humanisphère, l'humanité est loin d'être une chenille, elle n'est plus prisonnière dans son cocon, il lui a poussé des ailes, et elle a revêtu l'ample et gracieuse tunique, le charmant émail, l'élégante envergure du papillon. — Pris dans le sens absolu, l'enveloppe c'est l'homme : La physionomie n'est jamais un masque pour qui sait l'interroger. Le moral perce toujours au physique. Et le physique de la société actuelle n'est pas beau : combien plus laid encore est son moral !

Dans mes excursions, je n'avais vu nulle part de cimetière. Et je me demandais où passaient les morts, quand j'eus occasion d'assister à un enterrement.

Le mort était étendu dans un cercueil à jour qui avait la forme d'un grand berceau. Il n'était environné d'aucun aspect funèbre. Des fleurs naturelles étaient effeuillées dans le berceau et lui couvraient le corps. La tête découverte reposait sur des bouquets de roses qui lui servaient d'oreiller. On mit le cercueil dans un wagon ; ceux qui avaient le plus particulièrement connu le mort prirent place à sa suite. Je les imitai.

Arrivé dans la campagne, à un endroit où était une machine en fer érigée sur des degrés de granit, le convoi s'arrêta. La machine en question avait à peu près l'apparence d'une locomotive. Un tambour ou chaudière posait sur un ardent brasier. La chaudière était surmontée d'un long tuyau à piston. On sortit le cadavre du cercueil, on l'enveloppa dans son suaire, puis on le glissa par une ouverture en tiroir dans le tambour. Le brasier était chargé de le réduire en poudre. Chacun des assistants jeta alors une poignée de roses effeuillées sur les dalles du monument. On entonna une hymne à la transformation universelle. Puis chacun se sépara. Les cendres des morts sont ensuite jetées comme engrais sur les terres de labour.

Les humanisphériens prétendent que les cimetières sont une cause d'insalubrité, et qu'il est bien préférable de les ensemencer de grains de blé que de tombeaux, attendu que le froment nourrit les vivants et que les caveaux de marbre ne peuvent qu'attenter à la régénération des morts. Ils ne comprennent pas plus les prisons funéraires qu'ils ne comprendraient les tombes cellulaires, pas plus la détention des morts que la détention des vivants. Ce n'est pas la superstition qui fait loi chez eux, c'est la science. Ils n'ont que de la raison et point de préjugés. Pour eux toute matière est animée ; ils ne croient pas à la dualité de l'âme et du corps, ils ne reconnaissent que l'unité de substance ; seulement, cette substance acquiert mille et mille formes, elle est plus ou moins grossière, plus ou moins épurée, plus ou moins solide on plus ou moins volatile. En admettant même, disent-ils, que l'âme fût une chose distincte du corps, ce que tout dénie, — il y aurait encore absurdité à croire à son immortalité individuelle, à sa personnalité éternellement compacte, à son immobilisation indestructible. La loi de composition et de décomposition qui régit les corps, et qui est la loi universelle, serait aussi la loi des âmes.

De même que, à la chaleur du calorique, la vapeur de l'eau se condense dans le cerveau de la locomotive et constitue ce qu'on pourrait appeler son âme, de même au foyer du corps humain, le bouillonnement de nos sensations, se condensant en vapeur sous notre crâne, constitue notre pensée et fait mouvoir, de toute la force d'électricité de notre intelligence, les rouages de notre mécanisme corporel. Mais s'ensuit-il que la locomotive, forme finie et par conséquent périssable, ait une âme plus immortelle que son enveloppe ? Certes, l'électricité qui l'anime ne disparaîtra pas dans l'impossible néant, pas plus que ne disparaîtra la substance palpable dont elle est revêtue. Mais au moment de la mort, comme au moment de l'existence, la chaudière comme la vapeur ne sauraient conserver leur personnalité exclusive. La rouille ronge le fer, la vapeur s'évapore ; corps et âmes se transforment incessamment et se dispersent dans les entrailles de la terre ou sur l'aile des vents en autant de parcelles que le métal ou le fluide contient de molécules, c'est-à-dire à l'infini, la molécule étant pour les infinitésimaux ce qu'est le globe terrestre pour les hommes, un monde habité et en mouvement, une agrégation animée d'imperceptibles susceptibles d'attraction et de répulsion, et par conséquent de formation et de dissolution. Ce qui fait la vie, ou, ce qui est la même chose, le mouvement, c'est la condensation et la dilatation de la substance élaborée par l'action chimique de la nature. C'est cette alimentation et cette déjection de la vapeur chez la locomotive, de la pensée chez l'homme, qui agite le balancier du corps. Mais le corps s'use par le frottement, la locomotive va au rebut, l'homme à la tombe. C'est ce qu'on appelle la mort, et ce qui n'est qu'une métamorphose, puisque rien ne se perd et que tout reprend forme nouvelle sous la manipulation incessante des forces attractives.

Il est reconnu que le corps humain se renouvelle tous les sept ans ; il ne reste de nous molécule sur molécule. Depuis la plante des pieds jusqu'à la pointe des cheveux, tout a été détruit, parcelle par parcelle. Et l'on voudrait que l'âme, qui n'est que le résumé de nos sensations, quelque chose comme leur vivant miroir, miroir où se reflètent les évolutions de ce monde d'infiniment petits dont le tout s'appelle un homme ; l'on voudrait que l'âme ne se renouvelât pas d'année en année et d'instant en instant ; qu'elle ne perdît rien de son individualité en s'exhalant au-dehors, et n'acquît rien de l'individualité des autres en en respirant les émanations ? Et quand la mort, étendant son souffle sur le physique, forme finie, vient en disperser au vent les débris et en promener dans les sillons la poussière, comme une semence qui porte en elle le germe de nouvelles moissons, l'on voudrait, — vaniteuse et absurde inconséquence de notre part ! — que ce souffle de destruction ne pût briser l'âme humaine, forme finie, et en disperser au monde la poussière?

En vérité quand on entend les civilisés se targuer de l'immortalité de leur âme, on est tenté de se demander si l'on a devant soi des fourbes ou des brutes, et l'on finit par conclure qu'ils sont l'un et l'autre.

Nous jetons, disent les humanispliériens, la cendre des morts en pâture à nos champs de culture, afin de nous les incorporer plus vite sous forme d'aliment et de les faire renaître ainsi plus promptement à la vie de l'humanité. Nous regarderions comme un crime de reléguer à fond de terre une partie de nous-mêmes et d'en retarder ainsi l'avènement à la lumière. Comme il n'y a pas à douter que la terre ne fasse échange d'émanations avec les autres globes, et cela sous la forme la plus subtile, celle de la pensée, nous avons la certitude que plus la pensée de l'homme est pure, plus elle est apte à s'exhaler vers les sphères des mondes supérieurs. C'est pourquoi nous ne voulons pas que ce qui a appartenu à l'humanité soit perdu pour l'humanité, afin que ces restes repassés à l'alambic de la vie humaine, alambic toujours plus perfectionné, acquièrent une propriété plus éthérée et passent ainsi du circulus humain à un circulus plus élevé, et de circulus en circulus à la circulation universelle.

Les chrétiens, les catholiques mangent Dieu par amour pour la divinité, ils communient en théophages. Les humanisphériens poussent l'amour de l'humanité jusqu'à l'anthropophagie : ils mangent l'homme après sa mort, mais sous une forme qui n'a rien de répugnant, sous forme d'hostie, c'est-à-dire sous forme de pain et de vin, de viande et de fruits, sous forme d'aliments. C'est la communion de l'homme par l'homme, la résurrection des restes cadavériques à l'existence humaine. Il vaut mieux, disent-ils, faire revivre les morts que de les pleurer. Et ils activent le travail clandestin de la nature, ils abrègent les phases de la transformation, les péripéties de la métempsycose. Et ils saluent la mort, comme la naissance, ces deux berceaux d'une vie nouvelle avec des chants de fête et des parfums de fleurs. L'immortalité, affirment-ils, n'a rien d'immatériel. L'homme, corps de chair, lumineux de pensée, comme tous les soleils se dissout quand il a fourni sa carrière. La chair se triture et retourne à la chair ; et la pensée, clarté projetée par elle, rayonne vers son idéal, se décompose en ses rayons et y adhère. — L'homme sème l'homme, le récolte, le pétrit et le fait lui par la nutrition. L'humanité est la sève de l'humanité, et elle s'épanouit en elle et s'exhale au-dehors, nuage de Pensée ou d'encens qui s'élève vers les mondes meilleurs.

Telle est leur pieuse croyance, croyance scientifique basée sur l'induction et la déduction, sur l'analogie. Ce ne sont pas, à vrai dire, des croyants, mais des voyants.

Je parcourus tous les continents, l'Europe, l'Asie, l'Afrique, l'Océanie. Je vis bien des physionomies diverses, je ne vis partout qu'une seule et même race. Le croisement universel des populations asiatiques, européennes, africaines et américaines (les Peaux-Rouges) ; la multiplication de tous par tous a nivelé toutes les aspérités de couleur et de langage. L'humanité est une. Il y a dans le regard de tout humanisphérien un mélange de douceur et de fierté qui a un charme étrange. Quelque chose comme un nuage de fluide magnétique entoure toute sa personne et illumine son front d'une auréole phosphorescente. On se sent attiré vers lui par un attrait irrésistible. La grâce de ses mouvements ajoute encore à la beauté de ses formes. La parole qui découle de ses lèvres, tout empreinte de ses suaves pensées, est comme un parfum qui s'en émane. Le statuaire ne saurait modeler les contours animés de son corps et de son visage, qui empruntent à cette animation des charmes toujours nouveaux. La peinture ne saurait en reproduire la prunelle et la pensée enthousiaste et limpide, pleine de langueur ou d'énergie, mobiles aspects de lumière qui varient comme le miroir d'un clair ruisseau dans son cours calme ou rapide et toujours pittoresque. La musique ne saurait en modeler la parole, car elle ne pourrait atteindre à son ineffabilité de sentiment ; et la poésie ne saurait en traduire le sentiment, car elle ne pourrait atteindre à son indicible mélodie. C'est l'être humain idéalisé, et portant dans la forme et dans le mouvement, dans le geste et dans le regard, dans la parole et dans la pensée l'empreinte de la plus utopique perfectibilité. En un mot, c'est l'homme fait homme.

Ainsi m'est apparu le monde ultérieur ; ainsi s'est déroulée sous mes yeux la suite des temps ; ainsi s'est relevée à mon esprit l'harmonique anarchie : la société libertaire, l'égalitaire et universelle famille humaine. 0 Liberté ! Cérès de l'anarchie, toi qui laboures le sein des civilisations modernes de ton talon et y sèmes la révolte, toi qui émondes les instincts sauvages des sociétés contemporaines et greffes sur leurs tiges les utopiques pensées d'un monde meilleur, salut, universelle fécondatrice, et gloire à toi, Liberté, qui portes en tes mains la gerbe des moissons futures, la corbeille des fleurs et des fruits de l'Avenir, la corne d'abondance du progrès social. Salut et gloire à toi, Liberté.

Et toi, Idée, merci de m'avoir permis la contemplation de ce paradis humain, de cet Eden humanitaire. Idée, amante toujours belle, maîtresse pleine de grâce, houri enchanteresse, pour qui mon cœur et ma voix tressaillent, pour qui ma prunelle et ma pensée n'ont que des regards d'amour ; Idée, dont les baisers sont des spasmes de bonheur, oh! laisse-moi vivre et mourir et revivre encore dans tes continuelles étreintes ; laisse-moi prendre racine dans ce monde que tu as évoqué ; laisse-moi me développer au milieu de ce parterre d'humains ; laisse-moi m'épanouir parmi toutes ces fleurs d'hommes et de femmes. Laisse-moi y recueillir et y exhaler les senteurs de l'universelle félicité!

Idée, pôle d'amour, étoile aimantée, beauté attractive, oh ! reste-moi attachée, ne m'abandonne pas, ne me replonge pas du rêve futur dans la réalité présente, du soleil de la liberté dans les ténèbres de l'autorité ; fais que je ne sois plus seulement spectateur, mais acteur de ce roman anarchique dont tu m'as donné le spectacle. 0 toi par qui s'opèrent les miracles, fais retomber derrière moi le rideau des siècles, et laisse-moi vivre de ma vie dans l'humanisphère et l'humanisphérité !...

Enfant, me dit-elle, je ne puis t'accorder ce que tu désires. Le temps est le temps. Et il est des distances que la pensée seule peut franchir. Les pieds adhèrent au sol qui les a vus naître. La loi de la pesanteur le veut ainsi. Reste donc sur le sol de la civilisation comme sur un calvaire, il le faut. Sois un des messies de la régénération sociale. Fais luire ta parole comme un glaive, Plonge-la nue et acérée au sein des sociétés corrompues, et frappe à la place du cœur le cadavre ambulant de l'Autorité. Appelle à toi les petits enfants et les femmes et les prolétaires, et enseigne-leur par la prédication et par l'exemple la revendication du droit au développement individuel et social. Confesse la toute-puissance de la Révolution jusque sur les degrés de la barricade, jusque sur la plate-forme de l'échafaud. Sois la torche qui incendie et le flambeau qui éclaire. Verse le fiel et le miel sur la tête des opprimés. Agite dans tes mains l'étendard du progrès idéal et provoque les libres intelligences à une croisade contre les barbaresques ignorances, Oppose la vérité au préjugé, la liberté à l'autorité, le bien au mal. Homme errant, sois mon champion ; jette à la légalité bourgeoisiale un sanglant défi ; combats avec le fusil et la plume, avec le sarcasme et le pavé, avec le front et la main ; meurs ou tue ! Homme martyr, crucifié social, porte avec courage ta couronne d'épines, mords l'éponge amère que les civilisés te mettent à la bouche, laisse saigner les blessures de ton cœur ; c'est de ce sang que seront faites les écharpes des hommes libres. Le sang des martyrs est une rosée féconde, secouons-en les gouttes sur le monde. Le bonheur n'est pas de ce siècle, il est sur la terre qui chaque jour se révolutionne en gravitant vers la lumière, il est dans l'humanité future !...

Hélas! tu passeras encore par l'étamine de bien des générations, tu assisteras encore à bien des essais informes de rénovation sociale, à bien des désastres, suivis de nouveaux progrès et de nouveaux désastres, avant d'arriver à la terre promise et avant que toutes les craties et les archies aient fait place à l'anarchie. Les peuples et les hommes briseront et re[s]soudront encore bien des fois leurs chaînes avant d'en jeter derrière eux le dernier maillon. La Liberté n'est pas une femme de lupanar et qui se donne au premier venu. Il faut la conquérir par de vaillantes épreuves, il faut se rendre digne d'elle pour en obtenir le sourire. C'est une grande dame qui est fière de sa noblesse, car sa noblesse lui vient du front et du cœur. La Liberté est une châtelaine qui trône à l'antipode de la civilisation, elle y convie l'Humanité. Avec la vapeur et l'électricité on abrège les distances. Tous les chemins conduisent au but, et le plus court est le meilleur. La Révolution y a posé ses rails de fer. Hommes et peuples, allez ! ! !

L'Idée avait parlé : je m'inclinai...

fin de la deuxième partie.

(La suite au prochain numéro.)


 

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