Le 24 février à Saint-Louis Saint-Louis a aussi célébré par un meeting et un banquet lanniversaire de Février 48. En voici le compte-rendu que nous empruntons à la Revue de lOuest. Ce que nous avons dit précédemment nous dispense de nouvelles réflexions. La Revue publie en outre les discours de MM. L. Cortambert et Morhard. La célébration de lanniversaire du 24 Février a eu lieu, jeudi soir, au Washington Hall, malgré la tempête effroyable qui semblait avoir été déchaînée par la Réaction en personne contre cette manifestation révolutionnaire. Trois ou quatre cents personnes sétaient réunies dans la vaste salle préparée pour la circonstance. On a organisé lassemblée en appelant le docteur Hammer à la présidence et en nommant M. Vallat, secrétaire. Après avoir exposé succinctement lobjet de la réunion, le président a donné la parole à lorateur chargé de parler au nom des F[r]ançais. En labsence de M. Cortambert, retenu par une indisposition, M. Lemaître a pris la parole et lu une adresse dans laquelle sont indiquées les véritables caractères de la révolution de Février. M. Wright, au nom du peuple américain, a exprimé les sympathies que na cessé davoir la grande république du Nouveau-Monde pour la démocratie européenne. Enfin M. le docteur Hammer, au nom des Allemands, a fait une rapide esquisse des mouvements révolutionnaires de 1848, et signalé les dangers que la future révolution aurait le plus à redouter. M. Gourieux , en quelques paroles éloquentes, a fait sentir le tort grave queut le peuple, en Février, de déposer les armes immédiatement après la victoire et de na pas avoir exercé directement sa souveraineté par le moyen dun gouvernement révolutionnaire. Ces divers discours ont obtenu de chaleureux applaudissements. Dans les intervalles, une excellente bande de musique a fait entendre lair de la Marseillaise et les airs nationaux de lAllemagne et de lAmérique. Après la séance, on sest rendu dans la salle du banquet, située dans le même édifice. Environ cent-cinquante personne[s] ont pris part à ce second acte de la manifestation, que na cessé danimer la plus cordiale gaîté. Quand le moment des toasts a été venu, M. Morhard a pris la parole pour lire ladresse que nous avons reproduite dans une autre partie du journal. La prosopopée de J.-J. Rousseau a excité de chaleureux applaudissements, et lun des convives a ensuite proposé un toast à lauteur dEmile et du Contrat social. Parmi les autres toasts, il nous suffit de nommer ceux qui ont été portés à Victor Hugo, à Humboldt, à la Liberté, à lAvenir, à la ch[û]te de Bonaparte et de tous les autocrates, à Thomas Payne, aux femmes révolutionnaires. Un jeune poètes allemand, dont nous regrettons dignorer le nom, a lu des vers très éloquents sur le sort des prolétaires. La Marseillaise a été chantée en chur avec beaucoup densemble. On a terminé par le Chant du Départ, et les convives se sont séparés vers minuit, avec la satisfaction davoir passé une soirée fort agréable en-dépit du tonnerre, et la conviction davoir fait tinter les oreilles à tous les tyrans de lancien et du nouveau monde. |