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L’Humanisphère

UTOPIE ANARCHIQUE

(suite)


 

Donc, de découverte en découverte, les sciences marchaient. De nouveaux continents, les deux Amériques, l'Australie, s'étaient groupés autour des anciens. Un des proclamateurs de l'Indépendance américaine, Franklin, arrache la foudre des mains de Jéhovah, et la science en fait une force domestique qui voyage sur un fil de fer avec la rapidité de l'éclair et vous rapporte la réponse au mot qu'on lui jette, avec la docilité d'un chien. Fulton apprivoise la vapeur, ce locomoteur amphibie, que Salomon de Caus avait saisi à la gorge. Il la musèle et lui donne pour carapace la carène d'un navire, et il se sert de ses musculaires nageoires pour remplacer la capricieuse envergure des voiles. Et la force de l'hydre est si grande qu'elle se rit des vents et des flots, et elle est si bien domptée qu’elle obéit avec une incroyable souplesse à la moindre pression du timonier.

A terre, sur les chemins bordés de rails, le monstre au corps de fer à la voix rauque, aux poumons de flamme, laisse bien loin derrière lui la patache, le coucou et la diligence. Au signal de celui qui le monte, à un léger coup d'étrier, il part, entraînant à sa remorque toute une avenue de maisons roulantes, la population de tout un quartier de ville, et cela avec une vitesse qui prime le vol de l'oiseau. Dans les usines, esclave aux mille rouages, il travaille avec une merveilleuse adresse aux travaux les plus délicats comme aux travaux les plus grossiers. La typographie, cette magnifique invention au moyen de laquelle on sculpte la parole et on la reproduit à des milliers d'exemplaires, la typographie lui doit un nouvel essor. C'est lui qui tisse les étoffes, les teint, les moire, les broche, lui qui scie le bois, lime le fer, polit l'acier ; lui enfin qui confectionne une foule d'instruments de travail et d'objets de consommation. Aux champs, il défriche, il laboure, il sème, il herse et il moissonne ; il broie l'épi sous la meule ; le blé moulu, il le porte en ville, il le pétrit et il en fait du pain : c'est un travailleur encyclopédique. Sans doute, dans la société telle qu'elle est organisée, la machine à vapeur déplace bien des existences et fait concurrence à bien des bras. Mais qu'est-ce qu'un mal partiel et passager en comparaison des résultats généraux et définitifs? C'est elle qui déblaie les routes de l'avenir. En Barbarie comme en Civilisation, ce qui de nos jours est synonyme, le progrès ne peut se frayer le chemin qu'en passant sur des cadavres. L'ère du progrès pacifique ne s'ouvrira que sur les ossements du monde civilisé, quand le monopole aura rendu le dernier soupir et que les produits du travail seront du domaine public.

L'astronomie, la physique, la chimie, toutes les sciences pour mieux dire avaient progressé. Seule, la science sociale était restée stationnaire. Depuis Socrate qui but la ciguë, et Jésus qui fut crucifié, aucune grande lumière n'avait lui. Quand, dans les régions les plus immondes de la société, dans quelque chose de bien autrement abject qu'une étable, dans une boutique, naquit un grand réformateur. Fourier venait de découvrir un nouveau monde où toutes les individualités ont une valeur nécessaire à l'harmonie collective. Les passions sont les instruments de ce vivant concert qui a pour archet la fibre des attractions. Il n'était guère possible que Fourier rejetât entièrement le froc ; il conserva, malgré lui, de son éducation commerciale, la tradition bourgeoise, des préjugés d'autorité et de servitude qui le firent dévier de la liberté et de l'égalité absolues, de l'anarchie. Néanmoins, devant ce bourgeois je me découvre, et je salue en lui un novateur, un révolutionnaire. Autant les autres bourgeois sont des nains, autant celui-là est un géant. Son nom restera inscrit dans la mémoire de l'humanité. 1848 arriva, et l'Europe révolutionnaire prit feu comme une traînée de poudre. Juin, cette jacquerie du xixe siècle, protesta contre les modernes abus du nouveau seigneur. Le viol du droit au travail et du droit à l'amour, l'exploitation de l'homme et de la femme par l'or souleva le prolétariat et lui mit les armes à la main. La féodalité du capital trembla sur ses bases. Les hauts barons de l'usure et les baronnets du petit commerce se crénelèrent dans leurs comptoirs, et du haut de leur plate-forme lancèrent sur l'insurrection d'énormes blocs d'armées, des flots bouillants de gardes mobiles. A force de tactique jésuitique ils parvinrent à écraser la révolte. Plus de trente mille rebelles, hommes, femmes et enfants, furent jetés aux oubliettes des pontons et des casemates. D'innombrables prisonniers furent fusillés, au mépris d'une affiche placardée à tous les angles des rues, affiche qui invitait les insurgés à déposer les armes et leur déclarait qu'il n'y aurait ni vainqueurs ni vaincus, mais des frères, – frères ennemis, voulait-on dire ! Les rues furent jonchées d'éclats de cervelles. Les prolétaires désarmés furent entassés dans les caveaux des Tuileries, de l'Hôtel de Ville, de l'Ecole Militaire, dans les écuries des casernes, dans les carrières d'Ivry, dans les fossés du Champ-de-Mars, dans tous les égouts de la capitale du monde civilisé, et là massacrés avec tous les raffinements de la cruauté ! Les coups de feu pleuvaient par tous les soupiraux, le plomb tombait en guise de pain dans ces cloaques où, parmi les râles des mourants, les éclats de rire de la folie, – l'on clapotait dans 1'urine et dans le sang jusqu'à mi-jambe, asphyxié par le manque d'air et torturé par la soif et la faim. Les faubourgs furent traités comme, au Moyen Age, une place prise d'assaut. Les archers de la civilisation montèrent dans les maisons, descendirent dans les caves, fouillèrent tous les coins et recoins, passant au fil de la baïonnette tout ce qui leur paraissait suspect. Entre les barricades démantelées et à la place de chaque pavé on aurait pu mettre une tête de cadavre... Jamais, depuis que le monde est monde, on n'avait vu pareille tuerie. Et non seulement les gardes nationaux de la ville et de la province, les industriels et les boutiquiers, les bourgeois et leurs satellites commirent après le combat mille et une atrocités ; mais les femmes même, les femmes de magasin et de salon, se montrèrent encore plus acharnées que leurs maris à la sanglante curée. C'est elles qui, du haut des balcons, agitaient des écharpes ; elles qui jetaient des fleurs, des rubans, des baisers aux troupes conduisant les convois de prisonniers ; elles qui insultaient aux vaincus ; elles qui demandaient à grands cris et avec d'épouvantables paroles qu'on fusillât devant leur porte et qu'on accrochât à leurs volets ces lions enchaînés dont le rugissement les avait fait pâlir au milieu de leur agio ou de leur orgie ; elles qui, au passage de ces gigantesques suppliciés, leur crachaient au visage ces mots, qui pour beaucoup étaient une sentence : A mort ! à la voirie !... Ah ! ces femmes-là n'étaient pas des femmes, mais des femelles de bourgeois !

On crut avoir anéanti le Socialisme dans le sang. On venait, au contraire, de lui donner le baptême de vie ! Ecrasé sur la place publique, il se réfugia dans les clubs, dans les ateliers, comme le christianisme dans les catacombes, recrutant partout des prosélytes. Loin d'en détruire la sentence, la persécution l'avait fait germer. Aujourd'hui, comme le grain de blé sous la neige, le germe est enfoui sous l'argent vainqueur du travail. Mais que le temps marche, que le dégel arrive, que la liquidation fasse fondre à un soleil de printemps toute cette froide exhibition du lucre, cette nappe métallique amoncelée par couches épaisses sur la poitrine du prolétariat ; que la saison révolutionnaire se dégage des Poissons de Février et entre dans le signe du Bélier, et l'on verra le Socialisme relever la tête et poursuivre son élan zodiacal jusqu'à ce qu'il ait atteint la figure du Lion, – jusqu'à ce que le grain ait produit son épi.

Comme 89 avait eu son ange rebelle : Mirabeau, lançant du sein du Jeu de Paume, cette sanglante apostrophe au front de l'aristocratie : "Allez dire à votre maître que nous sommes ici par la volonté du peuple, et que nous n'en sortirons que par la force des baïonnettes !", 48 eut aussi son Proudhon, un autre esprit rebelle, qui dans un livre, avait craché cette mortelle conclusion à la face de la bourgeoisie : "La Propriété, c'est le vol !" Sans 48, cette vérité eût dormi longtemps ignorée au fond de quelque bibliothèque de privilégié. 48 la mit en lumière, et lui donna pour cadre la publicité de la presse quotidienne, la multiplicité des clubs en plein vent : elle se grava dans la pensée de chaque travailleur. Le grand mérite de Proudhon ce n'est pas d'avoir été toujours logique, tant s'en faut, mais d'avoir provoqué les autres à chercher la logique. Car l'homme qui a dit aussi : "Dieu, c'est le mal, – l'Esclavage, c'est l'assassinat, la Charité, c'est une mystification", – et ainsi et encore ; l'homme qui a revendiqué avec tant de force la liberté de l'homme ; ce même homme, hélas ! a aussi attaqué la liberté de la femme : il a mis celle-ci au ban de la société, il l'a décrétée hors l'humanité. Proudhon n'est encore qu'une fraction de génie révolutionnaire ; la moitié de son être est paralysé, et c'est malheureusement le côté du cœur. Proudhon a des tendances anarchiques, mais ce n'est pas un anarchiste ; il n'est pas humanité, il est masculinité. Mais, – comme réformateur, s'il est des taches à ce diamant, – comme agitateur, il a d'éblouissantes étincelles. Certes, c'est quelque chose. Et le Mirabeau du Prolétariat n'a rien à envier au Mirabeau de la Bourgeoisie ; il le dépasse de toute la hauteur de son intelligence novatrice. L'un n'eut qu'un seul élan de rébellion, il fut un éclair, une lueur qui s'éteignit rapidement dans les ténèbres de la corruption. L'autre fit retentir coups de tonnerres sur coups de tonnerres. Il n'a pas seulement menacé, il a foudroyé le vieil ordre social. Jamais homme ne pulvérisa sur son passage tant de séculaires abus, tant de superstitions prétendues légitimes.

89 fut le 48 de la Bourgeoisie insurgée contre la noblesse ; 48, le 89 du Prolétariat insurgé contre la Bourgeoisie. A bientôt le 93!

Et maintenant, passez autorités provisoires : république blanche, comme jadis l'appelait de ses voeux un illustre poète qui craignait alors qu'on ne fondit la colonne Vendôme pour en faire des pièces de deux sous. Passez, république bleue et république rose, république dite honnête et modérée, comme il est des hommes dits de dévouement, sans doute parce que ces hommes et cette république ne sont ni l'un ni l'autre. Passez aussi, pachaïsme de Cavaignac l'Africain, hideux Othello, jaloux de la forme, et qui poignarda la République au coeur parce qu'elle avait des velléités sociales. Passez, présidence napoléonienne, empereur et empire, pontificat du vol et du meurtre, catholicité des intérêts mercantiles, jésuitiques et soldatesques. Passez, passez, dernières lueurs de la lampe Civilisation et, avant de vous éteindre, faites mouvoir sur les vitres du temple de Plutus les ombres bourgeoises de ce grand séraphin. Passez, passez, clartés mourantes, et illuminez en fuyant la ronde de nuit des courtisans du régime actuel, fantômes groupés autour du spectre de Sainte-Hélène, toute cette fantasmagorie de revenants titrés, mitrés, galonnés, argentés, cuivrés, verdegrisés, cette bohème de cour, de sacristie, de boutique et d'arrière-boutique, sophistique sorcellerie du Sabbat impérial. Passez ! passez ! Les morts vont vite !...

Allons, César, dans cette maison de perdition qu'on nomme les Tuileries, satisfaites vos obscènes caprices : caressez ces dames, et ces flacons, videz la coupe des voluptés princières ; endormez-vous, Maîtres, sur des coussins de peau de satin, ou des oreillers de velours. Cet élyséen lupanar vaut bien votre ancien bouge de Hay-Market. Allons, ex-constable de Londres, prenez en main votre sceptre, et bâtonnez-les tous, ces grands seigneurs-valets, et tout ce peuple valet de vos valets ; courbez-les plus bas encore sous le poids de votre despotisme et de votre abjection. Allons, homme providentiel, rompez-lui les os, à cette société squelette ; réduisez-la en poussière, afin qu'un jour la Révolution n'ait plus qu'à souffler dessus pour la faire disparaître.

Prêtres, entonnez Te Deum sur les planches de vos églises. Baptisez, catéchisez, confessez, mariez et enterrez les vivants et les morts ; aspergez le monde de sermons et d'eau bénite pour en exorciser le démon de la libre pensée.

Soldats, chantez la lie et l'écume, les rouges ivresses. Tuez à Sébastopol et tuez dans Paris. Bivouaquez dans le sang et le vin et les crachats ; videz vos bidons et videz vos fusils ; défoncez des crânes humains et faites-en jaillir la cervelle ; débondez des tonnes de spiritueux, faites-en couler un ruisseau pourpre, et vautrez-vous dans ce ruisseau pour y boire à pleine gorgée... Victoire ! soldats : vous avez, au nombre de 300 mille, et après deux ans d'hésitation, enlevé les remparts de Sébastopol, défendus par de blonds enfants de la Russie ; et, au nombre de 500 mille, et après une ou deux nuits d'embuscade, vous avez conquis, avec une bravoure toute militaire, les boulevards de Paris, ces boulevards où défilait, bras dessus, bras dessous, une armée de promeneurs de tous âges et de tous sexes. Soldats ! vous êtes des braves, et du fond de son tombeau Papavoine vous contemple !...

Juges, mouchards, législateurs et bourreaux, espionnez, déportez, guillotinez, code-pénalisez les bons et les mauvais, cette pullulation de mécontents qui, à l'encontre de vous, grignoteurs et dévorateurs de budgets, ne pensent pas que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Manipulateurs des plateaux de la justice lice, pesez au poids de l'or la culpabilité des revendications sociales. – Banquiers, boutiquiers, usiniers, sangsues de la production pour qui le producteur est une si douce proie, allongez vos trompes, saisissez le prolétariat à la gorge et pompez-lui tout l’or de ses veines. Agiotez, commercez, usurez, exploitez ; faites des trous à la blouse de l’ouvrier et des trous à la lune. Riches, engraissez-vous la panse et amaigrissez la chair du pauvre. – Avocats, plaidez le pour et le contre, le blanc et le noir ; dépouillez la veuve et l'orphelin au profit du puissant prévaricateur, et le petit artisan au profit du grand industriel. Suscitez des procès entre les propriétaires, en attendant que la société fasse votre procès et celui de la propriété. Prêtez aux tribunaux criminels l'appui de vos parodies de défense, et innocentez ainsi la condamnation, sous prétexte d'innocenter l'accusé. – Huissiers, avoués et notaires, rédigez sur papier timbré des actes de propriété ou de piraterie ; dépossédez ceux-ci et investissez ceux-là ; ébattez-vous comme des chenilles sur les riches et plantureux sommets, afin d'épuiser plus vite la sève qui des couches inférieures monte sans cesse pour les alimenter. – Docteurs de l’instruction publique, qui avez la faculté de mercurialiser les enfants de la société au nom du crétinisme universitaire ou clérical, fessez et refessez filles et garçons. – Diplômés de la Faculté de Médecine pour la médicamentation mercurielle et arsenicale, ordonnancez les malades, expérimentez sur les prolétaires et tenaillez-les sur le chevalet de vos hôpitaux. Allez, empiriques, non seulement votre brevet d'incapacité scientifique et de rapacité épicière vous y autorise, mais vous avez, de plus, la garantie du gouvernement. Faites, et pour peu que vous soyez en possession d'une aristocratique clientèle et d'un caractère bien pensant, le chef de l'Etat détachera de sa couronne une étoile d'or pour la suspendre à votre boutonnière.

Vous tous, enfin, qui êtes opulents d'opprobre, fortaiteurs à qui la fortune sourit, comme sourient les prostituées au seuil des maisons borgnes ; débauchés de la décadence chrétienne, corrupteurs et corrompus, piétinez, piétinez sur la " vile multitude ", salissez-la de votre boue, rneurtrissez-la de vos talons, attentez à sa pudeur, à son intelligence, à sa vie ; faites, et faites encore !...

Et puis, après?...

Empêcherez-vous le soleil de luire et le progrès de suivre son cours? Non, car vous ne pourrez pas faire que l'usure ne soit pas l'usure, que la misère ne soit pas la misère, que la banqueroute ne soit pas la banqueroute, et que la révolution ne soit pas la révolution !!...

Ô Bourgeois, vous qui n'avez jamais rien produit que des exactions, et qui rêvez des satisfactions éternelles en digérant vos satisfactions momentanées, dites, Bourgeois, quand vous passez à l'heure qu'il est par les rues, ne sentez-vous pas quelque chose comme une ombre qui vous suit, quelque chose qui marche et qui ne lâche pas votre piste? Tant que vous serez debout et revêtus de la livrée impériale comme d'une cuirasse, tant que vous aurez pour béquilles les baïonnettes enrégimentées, et que le couperet de la guillotine surmontera cet immense faisceau d'armes, avec le catéchisme-pénal d'un côté et le code-religieux de l'autre ; tant que le capital rayonnera sur tout cela comme un soleil d'Austerlitz, Bourgeois, vous n'aurez rien à craindre du loup, de l'hyène ou du spectre dont le flair vous épouvante. Mais, le jour où un voile passera sur ce soleil ; le jour où votre livrée sera usée jusqu'à la trame, le jour où, frissonnant dans votre nudité, vous trébucherez de faux pas en faux pas et roulerez à terre, effarés, terrorifiés ; le jour où vous tomberez de Moscou en Bérézina oh ! ce jour-là, je vous le dis, malheur à vous ! Le loup, l'hyène ou le spectre vous sautera au ventre et à la gorge, et il vous dévorera les entrailles, et il mettra en lambeaux vos membres et votre livrée, vos faisceaux de baïonnettes et vos catéchismes et vos codes. C'en sera fait de votre utopie du capital. Comme un cerf-volant dont la ficelle est cassée, votre soleil d'or piquera une tête dans l'abîme. Paris sera devenu votre Waterloo ; et Waterloo, vous le savez, conduit à Sainte-Hélène... En vérité, en vérité je vous le dis, ce jour-là il n'y aura pour vous ni pitié ni merci. Souvenez-vous de Juin ! vous criera-t-on. Œil pour œil et dent pour dent ! – Bourgeois, bourgeois, vous êtes trop juifs pour ne pas connaître la loi de Moïse...

Ah ! toujours le fer et le plomb et le feu ! toujours le fratricide entre les hommes ! toujours des vainqueurs et des vaincus ! Quand donc cessera le temps des sanglantes épreuves? A force de manger des cadavres, la Civilisation ne mourra-t-elle pas enfin d'indigestion?

Quand donc les hommes comprendront-ils que l'Autorité c'est le mal ;

– Que la Propriété, qui est aussi de l'autorité, c'est le mal ;

– Que la Famille, qui est encore de l'autorité, c'est le mal ;

– Que la Religion, qui est toujours de l'autorité, c’est le mal ;

– Que la Légalité, la Constitutionalité, la Réglementalité, la Contrationalité, qui toutes sont de l'autorité, c'est le mal, encore le mal, toujours le mal !

Génie de l'Anarchie, esprit des siècles futurs, délivrez-nous du mal !!!

Fin de la première partie

Errata – Dans notre dernier numéro, fin de la dernière colonne (l’Humanisphère) au lieu de : l’idée du Circulus dans ‘‘l’humanité’’ est à mes yeux un sujet d’une trop grande portée pour n’y consacrer que quelques lignes, il faut lire : l’idée du Circulus dans ‘‘l’universalité’’ etc.

(La suite au prochain numéro.)


 
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