Analyse du Livre de Proudhon,
éditée par les tribunaux de France

On sait que – attendu qu’en toute matière, même en matière religieuse, chacun a le droit de librement exposer son opinion et discuter celle d’autrui – Proudhon a été condamné à la prison et à l’amende pour avoir publié sa pensée.

Un anarchiste sans doute, un ennemi de la civilisation à coup sûr, déguisé en magistrat, a joué à la vieille société le méchant tour de faire, en résumé, un magnifique exposé de la Justice dans la Révolution et dans l’Eglise. Les prolétaires n’ont pas toujours les moyens de lire un ouvrage en quatre volumes ; les idées saillantes d’un livre, mises avec tact sous les yeux, frappent plus vivement et plus fructueusement leur intelligence que ne le ferait bien souvent la lecture du livre entier. C’est donc des deux mains que nous devons applaudir à la pensée machiavélique qui a guidé l’auteur des considérants qui courent les rues de France sous le patronage de l’autorité. On ne saurait plus adroitement propager la parole de vérité sous prétexte de la condamner.

L’espace nous manque pour donner cette pièce curieuse, que, du reste, tout le monde a lu.


 

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